Sur la cote sud du Morbihan, autour de la ria d'étel, agriculteurs et conchyliculteurs ont voulu se rencontrer, se connaitre et travailler ensemble pour préserver la qualité bactériologique de l'eau et projeter leur territoire dans l'avenir. Il enrésulte un projet à la dimension du bassin versant et un CTE collectif commun aux deux professions. Entre Auray et Lorient, une cote découpée en dentelle s'insinue profondément dans les terres, et la mer avec elle, créant une forte intimité entreles deux éléments. C'est la ria d'Etel. Un bassin versant de 360 km~2 l'alimente en eau douce et fournit les éléments nutritifs nécessaires au plancton. C'est lui qui nourrit les 3 000 tonnes d'huitres produites ici chaque année par 75 entreprisesconchylicoles, familiales pour la plupart. Aux alentours, on dénombre 400 exploitations agricoles produisant lait, viande bovine, poulets, porcs ou légumes. Deux mondes juxtaposés qui pendant longtemps ne se sont pas melés. A Locoal-Mendon, commune la plus proche de la rivière, il y avait deux écoles, deux églises, la seule association qui reliait les deux mondes, c'était le club de football, raconte Louis Hervé, agriculteur et maire de la commune. Et les amitiés nouées pendant les 3°mi-temps n'y sont certainement pas pour rien dans la communication qui a pu finalement s'établir entre agriculteurs et conchyliculteurs, lorsque des pics de pollution ont mis en lumière leur interdépendance. Du fait de l'activité conchylicole, laqualité bactériologique de l'eau est essentielle. C'est d'elle que dépendent la qualité sanitaire des coquillages et le classement des zones conchylicoles, explique Jérome Loire, président du Syndicat des ostréiculteurs. Les bactéries peuvent etre transmises par les déjections humaines ou animales, c'est-a-dire, soit par le biais de l'assainissement (individuel ou collectif), soit par l'agriculture, a travers l'epandage de fumier ou de listier.
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