Classique du film de guerre, l'adaptation du roman éponyme de Pierre Boule Le Pont de la rivière Kwai par le réalisateur britannique David Lean est accessible jusqu'au 30 novembre sur OCS. L'histoire se déroule sur le chantier du chemin de fer de la mort qui doit relier Bangkok, en Thaïlande, à Rangoon, en Birmanie, où le colonel Saïto (Sessue Hayakawa) commande d'une main de fer un camp de prisonniers alliés perdu dans la chaleur moite d'une jungle du nord de la Thaïlande. Après avoir été capturé à Singapour, un nouveau groupe de prisonniers prend ses quartiers dans le camp n°16, installé le long de la voie ferrée en construction, tout près de la rivière Kwai. Ici, pas besoins de murs, ni de miradors, ni même de barbelés. L'impénétrable jungle constituant une prison des plus efficaces. Ces militaires britanniques commandés par le colonel britannique Nicholson (Alec Guinness) seront au centre des tensions entre les gardiens japonais et les prisonniers. Brandissant la Convention de Genève, Nicholson entend faire respecter le droit face à l'arbitraire du colonel Saïto. Un bras de fer s'engage alors entre les deux soldats. Le Japonais espérant briser la résistance du Britannique à force de brimades et de privations, mais rien n'y fait. En parallèle, le major Shears (William Hol-den) un soldat américain désabusé, parvient à s'évader et à prévenir son état-major de la construction du pont, qui devient alors une cible prioritaire. David Lean prend de nombreuses libertés avec le livre de Pierre Boulle, il a notamment choisi de changer la fin pour un épilogue plus spectaculaire: le pont explose dans le film, pas dans le livre. Une scène complexe, où les charges explosives ont été placées à des endroits stratégiques, et qui devait absolument réussir en une seule prise. Tourné au Sri Lanka, le film n'a pas été de tout repos pour l'équipe de production et les acteurs. De plus, les relations entre David Lean et Alec Guinness ont été parfois tendues. L'acteur, beau joueur, écrira ensuite au réalisateur: «Je pense que c'est fantastique. J'ai été saisi, ému, bouleversé et tout ce qu'il faut. On sent une vraie force, l'oeil et l'oreille sont constamment stimulés et fascinés. Je vous félicite vraiment.Je suis fier d'y être associé. […]J'ai même aimé Guinness, bien qu'il soit un peu plat par moments (ce que vous lui aviez indiqué et qu'il n'avait pas cru). » (Extrait du livre de Kevin Brownlow, David Lean, Une vie de cinéma, Cinémathèque française / Corlet).
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