LE LUXE ENTAME UN NOUVEAU CHAPITRE

摘要

Depuis deux ans, les indices traduisant un essoufflement du marché du luxe se multiplient. Les grands groupes de ce secteur voient en particulier leur croissance - naguère à deux chiffres - décélérer régulièrement, jusqu'à tomber récemment à un niveau à peine supérieur à zéro. Mais, de nouveaux signes, voire des craquements, montrent que les acteurs de ce domaine ne sont plus simplement confrontés à un ralentissement temporaire de la demande, comme cela a été le cas à plusieurs reprises par le passé, ralentissement alors rapidement suivi par un rebond. Ils abordent en fait à présent une toute nouvelle période, celle de la fin des vaches grasses. Venant après les multiples changements-de dirigeants ou de directeurs artistiques survenus au sein des griffes l'an dernier, puis la réorganisation début 2016 de Burberry, la fracassante restructuration que vient d'engager Ralph Lauren, avec à la clé des licenciements, fermetures de magasins et remise en question totale tant du marketing que de la production, confirme en effet que la belle mécanique du luxe s'enraye. Car le ciel s'est couvert durablement sur la plupart de ses marchés (Chine, Moyen-Orient, Europe et dans une moindre mesure, Etats-Unis), tandis que la manne touristique se tarit sous l'effet du climat d'insécurité. De surcroît, les griffes sont aussi confrontées à un consommateur aux exigences nouvelles, mieux informé et qui se lasse plus vite, qu'il faut aller rencontrer aussi bien dans les magasins que sur Internet, et parfois impatient d'acheter les vêtements ou les accessoires tout juste vus sur le podium. Cette situation nouvelle va probablement obliger les griffes à réagir en remettant en cause leur organisation et leur stratégie. Plusieurs s'y sont déjà attelés.