L'INTeReT DE LA NOTION D'OBJET INTERMeDIAIRE POUR DeCRIRE LES USAGES DES GeOVISUALISATIONS 3D. UN EXEMPLE DANS LA PReVENTION DU RISQUE INONDATION

摘要

Le cadre theorique et conceptuel propose par l'ANT et la notion d'objet intermediaire telle qu'elle est proposee par Dominique Vinck nous ont permis de reperer dans l'action et de decrire differentes fonctions remplies par les geovisualisations 3D dans des contextes multi-acteurs. Nous avons ainsi pu observer et mettre a jour des usages non anticipes par les acteurs ayant commande la realisation des modeles 3D, ce qui souligne l'importance des observations en contexte reel. Ce type d'observation doit aussi permettre de completer les approches experimentales realisees en extrayant des acteurs de leur contexte de travail habituel lors des tests d'utilisabilite par exemple. Il est aussi utile pour preciser les apports des geovisualisations en fonction des differents metiers. Des observations d'autres cas dans la domaine de la prevention du risque inondation, ainsi que sur d'autres themes vont etre realisees dans la continuite des analyses presentees ici. Les etudes de cas deja realisees confirment pour le moment les resultats presentes dans cet article, et ces resultats ont permis aux acteurs impliques d'investir de nouveaux domaines d'applications. L'approche proposee a cependant des limites. Elle necessite d'abord du chercheur une connaissance fine des situations qu'il observe. Il doit avoir acces au terrain sur un temps relativement long pour s'adapter aux temporalites des acteurs et des projets. Ensuite, l'ANT et la notion d'objet intermediaire permettent en theorie de decrire avec un cadre conceptuel unique des situations diverses, mais les observations locales sont elles-memes difficilement generalisables hors de leur contexte specifique. La description detaillee des interactions dans des contextes multi-acteurs est cependant un atout pour mieux comprendre et mieux apprehender les geovisualisations et leurs differents usages. Elle doit permettre en particulier, comme le souligne Mark Gahegan (Gahegan, 2005), de completer les typologies existantes en matiere de geovisualisation. En effet, les classifications actuelles prennent le plus souvent en compte le type de donnees et les variables visuelles utilisees, mais traitent des usages en distinguant essentiellement deux types : la situation individuelle de visualisation ou l'interactivite avec les donnees est grande et la situation collective ou l'interactivite est tres limitee, voire nulle (voir notamment MacEchren et al., 1994). Cette distinction est notamment issue des travaux de David DiBiase, qui propose un schema 《idealise》 tres lineaire de la mobilisation des visualisation dans une demarche de recherche (DiBiase, 1990). Or, les nouveaux modes de gouvernance locale lies a la reference systematique au developpement durable et a la mise en oeuvre de pratiques de type concerte et participatif contribuent a multiplier les situations ou des acteurs differents sont mis en situation de construction collaborative de problemes et de recherche de solutions (Joliveau 2002 et 2006). Dans le meme temps, les technologies interactives de visualisation, dont les geovisualisations 3D sont un bon exemple, deviennent de plus en plus accessibles et aisees a mettre en oeuvre. II est necessaire de trouver un moyen de prendre en compte la dimension de plus en plus collective et collaborative des processus dans lesquels sont mobilises les representations spatiales en integrant la question de leurs usages. Une approche par les objets intermediaires semble une piste interessante pour repondre a cet objectif et pour completer utilement les typologies existantes en integrant les situations d'usage collectif et interactif des geovisualisations.