Si vous allez un de ces dimanches au marché de Bergerac, tout autour de l'église, vous avez toutes les chances de découvrir, entre deux étals de cous d'oie farcis et de poireaux des vignes, des charmantes fermières un peu ridées, vendant en toutet pour tout quelques poignées d'ail et des fleurs étranges serrées comme des bouquets d'enfant. Leur accent fera que vous ne comprendrez peut-être pas le nom de cette plante : pintadine? Pourquoi pas, ou encore méléagre, ou fritillaire pour les plus savants. Attendri et prêt à faire une bonne action, vous achèterez cette vision de printemps, pour vous apercevoir que comme fleur à bouquet, il y a mieux. Et si vous entamez une ballade dans les vallons de ce coin de Dor-dogne, votre oeil s'étant exercé, vous trouverez vite des groupes entiers de ces fleurs de prairies, clochettes naives et précieuses à la fois. Résistez à la tentation clé les arracher car ce serait signer leur arrêt de mort. Et consolez-vous en notant de les acheter l'automne prochain.
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