POURQUOI ? Resumer mon point de vue sur la situation serait comme un salut a Eugene Morel qui ecrivait, en 1908 : Il faut que les bibliotheques quittent leur vetement d'ennui ... Apparemment, les bibliotheques n'ont pas toutes eu le savoir-faire, le talent et les moyens (surtout) pour evoluer avec l'histoire culturelle, sociale, technologique, humaine de notre societe. Les publics se sont diversifies a l'extreme, les usagers de la bibliotheque ne sont plus ce type particulier de lecteurs, definis en age, origines sociales et comportements qui frequentaient les bibliotheques jusqu'aux annees 1990. Les bibliothecaires sont souvent submerges dans un quotidien sans inspiration , avec des equipes fragiles, (le passage aux 35 heures n'a pas simplifie le contexte), des credits de fonctionnement presque partout en diminution egalement et unelourdeur administrative et politique plutot etouffante... Parfois c'est une sorte de bonne excuse , c'est souvent la realite. Sans un budget solide et renouvele, sans une autonomie de gestion partagee, transparente et respectee, sans une equipe performante parce que motivee, equilibree et competente, sans tous ces atouts, la bibliotheque ne peut qu'etre en sommeil (voire en lethargie), l'indifference generale etant le pire des maux. L'IMAGE ET LES MISSIONS La notoriete symbolique de LA BIBLIOTHEQUE, etablissement prestigieux, et des LIVRES, supports infiniment respectables, vehicule des images tres fortes, emotionnelles meme dans l'esprit du public (et des elus) -- la Bibliotheque d'Alexandrie (l'antique et la contemporaine), les atteintes aux livres a travers l'histoire ancienne et recente, l'incendie des Belles Lettres... Tout cela est tres present dans l'imaginaire et les representations du public et, en meme temps, trouve peu de resonance au quotidien et dans les comportements et fonctionnements immediats. La bibliotheque garde l'image archaique d'un etablissement poussiereux (nos chers rats de bibliotheque n'ont pas tous quitte le navire), les usagers comme les detracteurs de la bibliotheque en attendent bien autre chose que des livres et ont besoin, pour se l'approprier, d'autres modes de mise a disposition. Une certitude, ces usagers potentiels tellement differents n'identifient pas la bibliotheque comme espace ouvert a leur intention, aussi. Et, de ce fait, la bibliotheque et les bibliothecaires, mal connus, mal percus sont en mal de reconnaissance immediate. La bibliotheque reste dans une ambivalence lourde d'etre a la fois, trop et trop peu, ou pas assez et jamais assez ... L'image du service bibliotheque , comme celle du bibliothecaire, est imprecise : la bibliotheque est-elle aussi legitime pour tous que l'affirment l'histoire et nos convictions culturelles ? L'attente des usagers quant a la bibliotheque est devenue floue, heteroclite et en meme temps, pour ses usagers inscrits, exigeante et inscrite dans les comportements actuels, donc consommatrice et en manque de temps. Elle vient se confronter aux missions traditionnelles, a une quete souvent maladroite et non justifiee de legitimite par principe , aux attentes et exigences des elus : si bien que la gestion de la bibliotheque devient un vaste compromis au sein duquel tout s'enchaine, le cadre et les limites de la double hierarchie municipale (administration et elus), les moyens de l'exercice de cette conception ideale de la bibliotheque que beaucoup pressentent mais ne peuvent concretiser. COMMENT EN SORTIR ? * Gerer la transparence d'abord dans une gestion ouverte et claire avec les elus et l'administration municipale. La bibliotheque reste trop souvent isolee et en dehors des preoccupations immediates des gestionnaires de la collectivite : une participation active a la vie de la mairie et de la collectivite est indispensable. Et la justification avec des partenariats sur tout l'espace de la col
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