Afin d'étudier les causes de la baisse des volumes d'eau potable observée à Paris depuis 1991, les factures d'eau d'un panel de 716 gros branchements gérés par la Cie des Eaux de Paris ont été étudiées entre 91 et 98. Ces branchements consommaient au moins 20 000 m~3 d'eau potable en 1991. Une enquête en tête à tête a concerné 51 clients gérant 132 branchements de ce panel (près de 4 millions de m~3 facturés en 98). Entre 91 et 98, ces branchements ont laquo; économisé raquo; 2,2 millions de m~3 (- 36) contre 15 de baisse pour l'ensemble de Paris, ce qui rend difficile l'extrapolation de cette enquête au laquo; tout Paris raquo;. Dans le secteur commercial, les banques et assurances enregistrent la plus forte réduction de factures (25 branchements étudiés, perte de 490 000 m~3), essentiellement due aux privatisations et fusions, à la recherche de rentabilité et à la rénovation du patrimoine. Dans le secteur résidentiel, les baisses de factures les plus marquées concernent les copropriétés (21 branchements, - 270 000 m~3 facturés entre 91 et 98) et s'expliquent principalement par la rénovation du patrimoine, l'adoption de contrats d'entretien de robinetterie, l'équipement en compteurs divisionnaires d'eau froide (comme outils de suivi des consommations) et l'allongement de la vacuité des logements. Dans le secteur public, les clients sont plus disparates et les causes également. A elles seules, les 6 grosses fontaines de Paris rive droite ont économisé 280 000 m~3 en 7 ans gracirc;ce au suivi des consommations (un compteur par fontaine), à un entretien préventif très fréquent, à un recyclage systématique, à des programmateurs reliés à des équipements d'arrêt à distance. L'enquête révèle que la prospective en matière de consommation d'eau est une gageure. D'après les 51 cas particuliers analysés, les volumes facturés aux gros abonnés parisiens restent orientés à la baisse. La reprise de l'activité économique devrait freiner cette tendance baissière durable : la consommation pourrait alors se stabiliser.
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