Albert Moukheiber éclaire la relation des citoyens à l'information

摘要

Lors de votre intervention à Lyon pour la Plénière2 du congrès de l'Astee, vous nous avez invité à accepter que face à une même information nous ne percevons pas et ne pensons pas tous la même chose. Notre cerveau reconstruit le réel pour en tirer du sens. Si cette reconstruction est réalisée à partir de nos différents vécus, de notre patrimoine génétique et de notre environnement, une des raisons de la différence de perception que l'on a est aussi biologique. Pouvez-vous préciser ? Il y a trois raisons essentielles pour lesquelles nous ne traitons pas une information commune de manière similaire. La première est que notre perception est très partielle: il nous est impossible de tout percevoir en même temps. La seconde raison est que notre attention est limitée. Enfin, la troisième raison est que le monde est complexe. Prenez une question comme le climat, il y a de nombreux facteurs à prendre en compte et notre cerveau n'a pas les ressources nécessaires de traitement de l'information pour intégrer l'ensemble de cette complexité. Contrairement à une idée reçue, notre esprit a ses limites. Avec les informations incomplètes, notre cerveau aime bien tisser des récits. Il fonctionne de manière approximative. Nous avons donc besoin non seulement de regarder les faits, mais aussi de questionner leur relation. C'est essentiel pour le raisonnement critique.