Prairies permanentes en montagne III. Effets de la fréquence des coupes et de la fertilisation azotée sur la qualité du fourrage

摘要

Deux essais de moyenne durée (10 et 5 ans), situés sur la chaîne du Jura (Bullet, 1200 m d'altitude) et dans les Préalpes (Rougemont, 1000 m), ont montré qu'une élévation de la fréquence des coupes (2, 3 ou 4 coupes/an) provoquait une diminution des teneurs en constituants pariétaux (lignocellulose, cellulose, lignine) et en acides phénoliques attachés aux parois cellulaires, ainsi qu'une augmentation des teneurs en matière azotée, en glucides solubles et en minéraux. Ces modifications de la composition chimique ont conduit à une hausse importante de la digestibilité de la matière organique et, par conséquent, de la valeur nutritive du fourrage. Les effets de la fertilisation azotée (0, 100 ou 200 kg N/ha/an) ont été dans l'ensemble faibles et provenaient essentiellement d'une augmentation de la part des graminées. Comparativement aux fourrages de Bullet, assez riches en graminées, ceux de Rougemont, dominés par les autres plantes, contenaient davantage de lignine et de composés phénoliques solubles. Les fourrages récoltés à Rougement avaient une valeur nutritive similaire à ceux de Bullet en cas d'utilisation intensive (4 coupes/an), mais inférieure en cas d'utilisation extensive (2 coupes/an). Nos résultats confirment qu'une utilisation assez intensive est nécessaire pour récolter des fourrages adaptés aux besoins d'une bonne vache laitière en production: 1re coupe au plus tard au stade pleine épiaison du dactyle, coupes suivantes après 6 à 8 semaines. Pour définir la fertilisation azotée optimale, il faut surtout tenir compte des effets de l'azote sur la composition botanique et le rendement en matière sèche. Ces aspects ont été traités dans deux publications antérieures.%During several years, forage chemical composition and nutritive value of permanent meadows were assessed in field trials located on two Swiss mountain ranges, at Bullet (Jura, 1200 m of altitude) and Rougemont (Alps, 1000 m). Increasing cutting frequency (2, 3 or 4 cuts/year) lowered the contents of cell wall constituents (ADF, cellulose and lignin) and esterified phenolic acids, but raised the contents of crude protein, soluble sugars and minerals. These changes in the chemical composition of the forage led to a higher organic matter digestibility and therefore improved its nutritive value. The overall effects of nitrogen fertilization (0, 100 or 200 kg N/ha/year) were relatively poor and were mainly due to an increased grass proportion in the herbage. At Rougemont, where herbs were predominant in the sward, contents of lignin and soluble phenolic compounds were higher than at Bullet, where grasses were present in higher proportions. Nutritive values of the herbages were similar at Rougemont and Bullet when cut 4 times a year, but were lower at Rougemont when cut only twice. Our results confirm that permanent meadows for forage production have to be cut rather frequently to meet the nutritive requirements of good performance dairy cows: first cut at the latest when orchardgrass is heading, following cuts after 6 to 8 weeks. For an optimal nitrogen fertilization, the effects of nitrogen on botanical composition and dry matter yield have to be taken into account. These aspects were dealt with in two previous papers.