C'est une vaste colline plantée d'oliviers, de cyprès et de lauriers roses. On peut l'apercevoir dès Abou Gosh, le village musulman et chrétien voisin, où l'on vient de très loin déguster un merveilleux houmous. Point culminant des hautes terres de Judée, Kiriath-Jearim se situe à 13 kilomètres au nord-ouest de Jérusalem dont on devine les premières habitations, quand le soleil n'est pas trop aveuglant. C'est dans ce lieu paisible qu'Israël Finkel-stein, archéologue de l'université de Tel-Aviv (Israël), et Thomas Römer, professeur suisse titulaire de la chaire Milieux bibliques au Collège de France, à Paris, se sont donné rendez-vous. Car sous les bâtiments conventuels de l'actuelle église Notre-Dame-de-l'Arche-d'Alliance — la bien nommée! — s'élevant au sommet de la colline, se cacherait un sanctuaire archéologique... qui aurait pu héberger l'arche largement mentionnée dans la Bible, avant son transfert à Jérusalem. À en croire en effet un passage des Livres de Samuel — un des textes des Prophètes de la Bible hébraïque (voir le lexique) — Kiriath-Jearim aurait été l'un des lieux de séjour de cet objet sacré. «La Bible n'est pas un livre d'histoire, rappelle Israël Finkelstein. Mais elle en constitue une partie fascinante. Et c'est à nous de comprendre la part historique de ce qui se cache derrière cet ensemble de textes, sagas, traditions, chants épiques qui ont été compilés à partir du VII~e siècle avant notre ère, c'est-à-dire à l'âge du fer.»
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