Gare au cœur avec le Voltarène

摘要

C'est l'un des antidouleurs les plus vendus au monde. Pourtant, une étude danoise vient de jeter une ombre sur le Voltarène (Novartis Pharma), médicament de la classe des anti-inflammatoires non sté-roïdiens (AINS) comme le tristement célèbre Vioxx (Merck), qui aurait provoqué 60000 morts dans le monde avant d'être retiré du marché en 2004. Commercialisé dans certains pays sous le nom de diclofénac, sa molécule active, il est prescrit contre les douleurs articulaires ou la polyarthrite rhumatoïde. S'il faut une ordonnance en France pour l'obtenir sous forme de cachets, il n'en va pas de même pour les crèmes destinées à traiter entorses ou tendinites. Trois chercheurs de l'université d'Aarhus (Danemark) ont analysé 252 études courant sur deux décennies (1996-2016) et concernant 6,3 millions d'adultes vivant au Danemark. Ils ont analysé les risques liés à l'utilisation du diclofénac, comparés à d'autres antidouleurs. Et le résultat de leurs expertises, publié dans le British Medical Journal, fait froid dans le dos. Selon l'analyse des données de l'assurance-maladie danoise, 1,3 million de personnes ont entamé un traitement avec cette molécule (toutes formulations confondues), contre près de 4 millions avec de l'ibuprofène, 291000 avec du naproxène (un autre AINS), 764000 avec du paracétamol. Résultats: la probabilité d'être victime d'un problème cardio-vas-culaire grave (crise ou arrêt cardiaques, AVC, arythmie) est augmentée 20 à 50 % pour le diclofénac comparé aux autres médications. Précisément, ce risque supplémentaire est de 20% par rapport à ceux qui prennent du paracétamol ou de l'ibuprofène et de 30% comparé au naproxène. Enfin, par rapport à ceux ne prenant aucun traitement mais suivis médicalement (1,3 million de personnes), l'augmentation du risque cardiaque lié à la prise de diclofénac grimpe à 50%. Comme le concluent les chercheurs: «Étant donné les risques cardio-vasculaires et gastro-intestinaux posés par cette molécule, il apparaît peu justifié de démarrer un traitement avec du diclofénac. Il est temps de reconnaître les risques pour la santé liés à son utilisation et d'en réduire l'usage.»