Pour retrouver force, courage et envie, après une cruelle année 2015 et un hiver déprimant, les Françaises ont besoin d'une cure de vitamines ou mieux, d'un grand bain de couleurs. L'un et l'autre se confondant d'ailleurs, selon la chercheuse spécialiste des couleurs, Annie Mollard-Desfour. C'est ce qu'ont compris intuitivement les enseignes et marques de mode, qui, dès le lendemain du dernier jour des soldes, ont quasi unanimement mis en vitrine ou déployé dans les pages des magazines des collections ultra-colorées. Certes, proposer de la couleur à la sortie de l'hiver n'est pas nouveau. C'est même traditionnellement le moyen pour les acteurs du textile-habillement de lancer le signal de l'arrivée des beaux jours. Mais, cette année, en ce tout début de la période printanière, le phénomène est d'une intensité inédite. Les couleurs mises en avant sont d'une vivacité jamais vue, à la limite de la stridence et du fluo, avec des jaunes solaires, des rouges écarlates, et beaucoup de teintes de fruits d'été. Et l'on est frappé par leur profusion sans précédent. Comme s'il fallait surjouer l'exercice pour que son effet thérapeutique anti-sinistrose soit pleinement efficace. En tous les cas, cette explosion chromatique a déjà deux conséquences. D'abord, la consommatrice semble adhérer à cette offre éclatante, constatent un certain nombre d'enseignes. Mais surtout, la vague colorée gagne du terrain partout, et se transforme même en déferlante dans les défilés qui se déroulent en ce moment dans les grandes métropoles de mode, particulièrement à New York et à Londres, où les créateurs les plus en vue utilisent sans retenue des palettes particulièrement puissantes. Ce qui autorise certains oracles à ne plus hésiter à prédire la fin prochaine de la période rock et de la tendance «noir c'est noir».
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