En 1968, Cristôbal Balenciaga renonçait à la haute couture en raison d'un phénomène apparu de fraîche date et qui commençait à tout balayer sur son passage : le prêt-à-porter. Celui qui était considéré comme le plus grand de sa génération s'était également offusqué de la perte des valeurs et du changement des canons esthétiques, arrivés en même temps que le grand mouvement social de mai 68. Cinquante-deux ans plus tard, en 2020, c'est grâce à ce décrié prêt-à-porter et aux confortables revenus engendrés par les ventes de modèles pratiques, confortables, toujours raffinés, mais très cool, du directeur artistique, Demna Gvasalia, que la haute couture peut renaître. Celui qui doit perpétuer l'héritage de la maison depuis 2016 lance un nouveau pavé dans la mare. Après avoir bouleversé les canons esthétiques, redéfini les contours du beau et réhabilité des produits de la vie courante dans l'univers de la mode créative et pointue (tels des anoraks, des tee-shirts de livreur, des sacs bleus Ikea ou des filets de courses), le créateur iconoclaste s'attaque à un nou-veau défi. «Il est de mon de-voir créatif et c'est ma mission de faire renaître la j haute couture chez Balenciaga. Elle représente pour moi un nouvel espace de liberté, de création et d'innovation», a-t-il affirmé. Depuis qu'il a quitté, en septembre dernier, Vetements, la griffe qu'il avait lancée en 2014, le styliste d'origine géorgienne peut se consacrer entièrement à Balenciaga.
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