LES RÉTICENCES DE LA FRÛHAUFKLÀRUNG EN ALLEMAGNE À L'ÉGARD DE LA CONCEPTION NEWTONIENNE DE L'ÉTERNITÉ DU MONDE DE WOLFF À WEITENKAMPf

摘要

Contrairement au courant français des Lumières qui était profondément antireligieux, anti-métaphysique et matérialiste (davantage tourné vers la psychologie, la morale et la politique que vers les spéculations métaphysiques), l'Aufklârung revêtit en Allemagne au XVIII~e siècle un caractère hautement spéculatif où le religieux et le philosophique étaient intimement liés. D'ailleurs, ces deux domaines étaient prépondérants dans la formation universitaire allemande, en vertu du contrôle omnipuissant de l'administration sur la culture, l'enseignement et les cultes confessionnels. C'est ce qui explique que les aristotéliciens sévissaient encore dans les universités allemandes à la fin du XVII~e siècle et se heurtaient violemment aux idées plus modernes des philosophes inspirés par les idées de Leibniz. En effet, les penseurs religieux voyaient dans l'exercice de la philosophie un danger pour l'autorité de la foi. Ainsi, peut-on dire que la question des rapports entre la foi et la raison occupait le devant de la scène philosophique en Allemagne depuis la mort de Leibniz. Malheureusement, la pensée allemande s'enlisa un peu dans ces querelles et se retrouva assez loin derrière l'Angleterre, la France, les Pays-Bas et l'Italie sur le plan de la connaissance scientifique. C'est l'une des raisons pour lesquelles les travaux de Newton ne commencèrent à être sérieusement connus qu'à partir de 1740-1750.